
La fièvre de Lassa est une infection virale grave provoquant des hémorragies. Elle touche surtout les pays d’Afrique de l’Ouest, notamment le Bénin, le Nigeria, la Guinée, le Liberia, le Ghana, le Mali et la Sierra Leone. Elle atteint chaque année 100 000 à 300 000 personnes, avec un taux de mortalité de 15 % dans les formes sévères. Elle appartient, avec la fièvre jaune, la dengue hémorragique et la maladie à virus Ebola au groupe des Fièvres Hémorragiques Virales (FHV). 20 cas de fièvre de Lassa ont été recensés en Europe et aux États-Unis depuis 1969 (parmi les humanitaires, les touristes et les militaires).
À noter : le virus Lassa doit son nom à la ville du Nigeria où il a été isolé pour la première fois en 1969 chez une infirmière tombée malade après avoir prodigué des soins, et qui en mourut après avoir contaminé deux autres membres du personnel soignant. La dernière épidémie de fièvre de Lassa a eu lieu au Bénin de janvier à avril 2016, avec 28 décès sur 54 cas.
Fièvre de Lassa : un virus transmis par des rongeurs
La fièvre de Lassa est causée par un virus du groupe des arenavirus, présent dans les urines et les excréments de rongeurs.
Il est transmis à l’homme par contact avec des aliments ou des articles ménagers contaminés ; c’est donc une zoonose.
La transmission d’homme à homme est possible par contact direct avec le sang, l’urine, les excréments ou d'autres sécrétions organiques d’une personne contaminée.
Remarque : cette transmission peut se faire en milieu hospitalier ; c’est alors une maladie nosocomiale.
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Fièvre de Lassa : les symptômes
Environ 80 % des personnes contaminées par le virus de Lassa n’ont pas de symptômes.
Pour les autres, la maladie débute progressivement par des symptômes peu spécifiques : fièvre, fatigue, nausées, vomissements, maux de tête, douleurs diffuses, toux.
Dans les cas sévères, les symptômes s’aggravent ensuite avec un gonflement (œdème) de la face, l’envahissement des poumons et de l'enveloppe du cœur par du liquide, et par des hémorragies diffuses (buccales, nasales, digestives).
L’atteinte des reins, du foie, et les hémorragies provoquent le décès de la personne dans les 14 jours qui suivent le début de la maladie dans 15 % des cas. Chez la femme enceinte, la fièvre de Lassa est particulièrement grave : au troisième trimestre de la grossesse, la mère décède ou perd son enfant dans plus de 80 % des cas.
Chez les patients qui guérissent, une grande fatigue, une alopécie (chute des cheveux) et des vertiges peuvent persister plusieurs semaines. Un tiers de ces patients présentent de graves séquelles : surdité, temporaire ou définitive, myocardite (inflammation du muscle cardiaque).
À noter: les soins funéraires de conservation du corps (thanatopraxie) sont interdits pour les personnes décédées des suites de la fièvre de Lassa.
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Fièvre de Lassa : le traitement de la fièvre et la prévention
Traitement de la fièvre
Les symptômes de la fièvre de Lassa ressemblent au début à ceux du paludisme ou de la typhoïde, puis à ceux de la maladie à virus Ebola, de la fièvre jaune et de la dengue hémorragique, ce qui rend difficile un diagnostic précoce.
Or, celui-ci est essentiel pour mettre en place des mesures de quarantaine et débuter un traitement antiviral : la ribavirine, utilisée aussi pour le traitement de l’hépatite C. Pour être efficace, ce traitement doit être administré très précocement (dans les 6 jours suivant le début des symptômes).
Bon à savoir : les soins doivent être dispensés rapidement : réhydratation, transfusion et traitement symptomatique améliorent les chances de survie.
Prévention
Il n’existe pas actuellement de vaccin contre la fièvre de Lassa, mais des recherches sont en cours.
La prévention de la fièvre de Lassa passe par une bonne « hygiène communautaire » pour éviter que les rongeurs ne pénètrent dans les habitations.
Il est important d’éviter tout contact avec le sang et les liquides biologiques des patients infectés, qui doivent être placé en quarantaine.