Variole

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Homme malade Image Source / Getty

La variole est une maladie infectieuse due à une virus qui se manifeste par l’apparition de pustules (d’où son nom venant du latin varus qui signifie pustule). Elle a longtemps été appelée petite vérole en référence avec la syphilis ou grande vérole (avec laquelle elle n’a rien à voir). On l’appelait aussi le « fléau des familles » suite aux épidémies meurtrières qu’elle a causées au cours de l’histoire.

La variole : une maladie virale très contagieuse

Historique

L'histoire de la variole est directement liée à la découverte de la vaccination. En effet, c'est l'anglais Edward Jenner qui a pratiqué en 1796 la première vaccination sur un enfant. Il a remarqué que les patients ayant eu la vaccine (ou variole des vaches, maladie apparentée à la variole mais bénigne) étaient relativement protégés contre la variole humaine. Il a donc injecté du pus provenant de la vaccine à un enfant, qui s'est trouvé protégé contre la variole humaine. C'est ainsi qu'est née la vaccination, dont le nom rappelle son utilisation première.

Seule maladie infectieuse à avoir été éradiquée, dont la proclamation a été effectuée en 1980 par l’Organisation Mondiale de la Santé en 1980, le virus de la variole n’est conservé que dans deux sites dans le monde : le Center for Disease Control à Atlanta aux États-Unis et l’institut de virologie Ivanoski à Moscou en URSS. Certains craignent l’utilisation de la variole comme agent du bioterrorisme.

Bon à savoir : le virus de la variole est le premier agent biologique à avoir été utilisé à des fins militaires. En 1763, la distribution de couvertures volontairement contaminées par le virus de la variole provoqua une épidémie parmi les indiens de la vallée de l’Ohio.

La variole du singe (Monkeypox)

La variole du singe est une maladie cousine moins dangereuse de la variole éradiquée depuis une quarantaine d'années. Apparu en Europe en 2022, le Monkeypox est un virus à ADN qui a la réputation de rester relativement stable.

Il possède une longue période d’incubation allant de une à trois semaines (soit 14 jours en moyenne).

Causes

La variole est causée par un virus de la famille des poxvirus et est très contagieuse. Le réservoir du virus est exclusivement humain, c’est-à-dire qu’entre les infections, il ne survit et ne se multiplie que chez les humains, à partir desquels s’effectue la contamination. La contagion se fait essentiellement par contact direct avec le malade par inhalation de gouttelettes contaminées.

Bon à savoir : les premiers signes de la présence de variole ont été retrouvés sur des momies égyptiennes (dont Ramsès V).

Symptômes de la variole

La variole commence par des symptômes semblables à ceux de la grippe (fièvre à 40°C, maux de tête, courbatures)..

Après deux à trois jours, une éruption cutanée apparaît sur le visage au niveau du front et des temps, puis elle s’étend de manière centrifuge à tout le corps en 72 heures. Elle atteint la paume des mains et la plante des pieds et prédominent au niveau du visage et des extrémités des membres. Cette éruption est formée de vésicules très dures d’environ 5 mm de diamètre, qui s’infectent secondairement et forment des pustules.

Une dizaine de jours après le début de l’éruption, les lésions se recouvrent de croûtes, qui peuvent laisser des cicatrices indélébiles chez 65 à 80 % des survivants.

La mortalité est de 20 à 40 %. Il existe une forme mineure qui n'est que très rarement mortelle. Le patient qui survit à la maladie est immunisé à vie.

À noter : la variole du singe n'entraîne pas de décès et très peu de formes graves sont recensées, indique Alexandra Mailles, épidémiologiste à la direction des maladies infectieuses de Santé publique France. La plupart des personnes infectées guérissent spontanément dans les deux à quatre semaines, sans traitement spécifique.

Variole : ses complications

Les complications de la variole peuvent être dues à une surinfection par une bactérie ou au virus lui-même et à la toxine qu’il sécrète.

Elle peut alors provoquer :

  • une kératite virale dans 1% des cas ;
  • une « invasion » des poumons conduisant à une détresse respiratoire ;
  • une encéphalite (inflammation du cerveau) chez moins de 1% des patients ;
  • une fausse couche chez la femme enceinte.

Deux formes de variole sont particulièrement graves et sont responsables de la majorité des décès :

  • la variole confluente (moins de 7 % des cas) : les lésions sont très importantes et entraînent de vastes décollements de la peau. Le taux de mortalité est de 97 %.
  • la variole hémorragique (moins de 3 % des cas) : l'éruption cutanée est foncée, suivie par des hémorragies de la peau et des muqueuses, et l'issue est toujours fatale.

Diagnostic et traitement de la variole

Le diagnostic de la variole est urgent car cela nécessite un isolement immédiat du malade pendant quarante jours en raison de son extrême contagiosité. La distinction avec une varicelle peut poser problème mais classiquement, la varicelle ne donne pas de lésion au niveau des paumes des mains et des pieds, ni d’adénopathie (gonflement des ganglions lymphatiques). De plus, la variole donne parfois des éruptions qui peuvent être douloureuses.

Le virus est recherché dans les lésions de la peau, grâce à un microscope et à des techniques de biologie moléculaire

Il n’y a pas de traitement spécifique pour la variole. Il est uniquement symptomatique, avec la prévention des surinfections par l’antisepsie cutanée et les antibiotiques.

Le vaccin, auparavant obligatoire, a été arrêté en France depuis 1984.

Toutefois, dans le cas de la variole du singe qui a fait sa réapparition en 2022, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande la mise en œuvre d’une stratégie vaccinale réactive en post-exposition avec le vaccin de 3e génération. Il est à administrer idéalement dans les 4 jours après le contact à risque et au maximum 14 jours plus tard avec un schéma à deux doses (ou trois doses chez les sujets immunodéprimés). La vaccination est préconisée de façon réactive, c'est-à-dire autour d'un cas confirmé : « adultes dont le contact avec une personne infectée est considéré comme à risque, y compris les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle ».

Le vaccin empêche le développement de l’infection et la diffusion du virus, et peut ainsi bloquer sa transmission.

De plus, il existe des traitements antiviraux efficaces contre cette forme de variole, notamment le tecovirimat, un antiviral qui inhibe une des phases terminales de la réplication virale. Il se prend par voie orale ou injectable deux fois par jour pendant deux semaines et il doit être administré dans les 6 premiers jours de l’infection. Autre option, le brincidofovir qui, quoique moins efficace, a l’avantage d’être utilisable sous forme orale, et dès la naissance.

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