Virus Zika

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Depuis un an, le virus Zika (ZIKV ou VIKZ) se propage notamment dans le Pacifique, en Asie, en Afrique et dans les Amériques. Se transmettant à l'être humain par une piqûre du moustique du genre Aedes, il entraîne au sein de la population des complications neurologiques, mais aussi une augmentation des malformations congénitales chez les femmes enceintes.

Aussi, l'ensemble des femmes enceintes de ces départements vont être davantage suivies et le nombre d'échographies augmenté. Examinons avec attention les recommandations faites aux femmes enceintes quant au virus Zika.

Zika : caractéristiques du virus

Le virus Zika se transmet d'homme à homme par l'intermédiaire d'une piqûre du moustique du genre Aedes. Le virus reste également contagieux à l'air libre quelques heures sur des surfaces non poreuses, comme des surfaces en métal (cependant, 1 seul cas de contamination par ce biais a été relevé et un désinfectant classique tue le virus en une quinzaine de secondes).

Les personnes atteintes du virus Zika présentent le tableau clinique suivant :

  • une légère fièvre ;
  • une éruption cutanée appelée exanthème ;
  • une conjonctivite ;
  • des douleurs musculaires ;
  • des douleurs articulaires.

Remarque : a priori, ces signes disparaissent entre 2 et 7 jours. Le plus souvent, la maladie entraîne peu de symptômes, voire même aucun symptôme.

Diagnostic et traitement

Fabriqué par TIB MOLBIOL GmbH et distribué exclusivement par la société Roche, un test du virus Zika a été mis au point. Vendu sous le nom de LightMix Modular (CE), ce test est destiné aux patients qui présentent des signes et symptômes d'infection au virus Zika dans les régions dans lesquelles il sévit.

Ce test moléculaire facile à utiliser permet de détecter immédiatement le virus (en seulement 2 heures) Néanmoins, aucun traitement ou vaccin n'existe pour l'instant.

Pour atténuer les symptômes, il est tout à fait possible de prendre un antalgique contre la douleur, et un antipyrétique contre la fièvre, comme du paracétamol.

Bon à savoir : par contre, du fait des risques de saignement, la prise d'aspirine est à éviter.

Pour éviter le risque de déshydratation, il est nécessaire de boire beaucoup. Par prévention, il est vivement recommandé de se protéger au maximum des piqûres de moustiques.

Zika : de graves complications

Complications chez la femme enceinte

Des travaux épidémiologiques recherchent le lien possible entre les complications et le virus Zika. Ceux-ci retrouveraient :

  • des malformations congénitales ;
  • des microcéphalies fœtales : la taille du crâne est anormalement petite ;
  • des microcéphalies néonatales ;
  • des malformations du système nerveux des fœtus et des nouveau-nés ;
  • des anomalies ophtalmologiques bilatérales (dans un tiers des cas) avec des dépôts pigmentaires sur la rétine, une atrophie de la rétinienne (dans 65 % des cas) et une atteinte du nerf optique (dans près de 50 % des cas).

Complications dans la population générale

Les complications de l'infection au virus Zika ont bien été documentées chez les femmes enceintes et leurs bébés, mais une étude française parue dans « Neurology » a permis de répertorier les complications neurologiques survenant chez le reste de la population.

On retrouve ainsi :

  • des complications neurologiques (également présente chez les femmes enceintes), dont le syndrome de Guillain-Barré (inflammation de nombreuses racines nerveuses également appelée polyradiculonévrite) qui touche 46 % des malades ;
  • des encéphalites et encéphalomyélites dans 20,7 % des cas ;
  • des paralysies isolées des nerfs crâniens dans 9,2 % des cas ;
  • d'autres manifestations périphériques dans 6,9 % des cas ;
  • des accidents vasculaires cérébraux dans 1,1 % des cas ;
  • des atteintes à la fois centrales et périphériques dans 16,1 % des cas.

Séquelles à long terme

Pour la première fois, un suivi de plus d'un an a montré qu'environ 25 % des patients présentaient des séquelles, c'est-à-dire un handicap résiduel faible à majeur, tel qu'un trouble de la marche ou de l'équilibre. 8 % présentent un handicap sévère (gestes quotidiens impossibles sans aide…).

Autre point mis en évidence : « Le fait de détecter l'ARN du virus dans un des liquides biologiques du patient dès son arrivée à l'hôpital est un facteur de mauvais pronostic », précise le Pr Emmanuel Flamand-Roze, co-auteur de l'étude.

Source : Lequotidiendumedecin.fr d'après l'étude du CHU de la Martinique, faculté de Médecine de l’Université des Antilles, CIC Antilles Guyane, INSERM, Institut Pasteur, CNRS, hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), Sorbonne Université et ICM.

Zika : conseils aux femmes enceintes et précautions à prendre

Il est demandé aux femmes désirant avoir un bébé, et les femmes enceintes voulant aller dans les régions atteintes par le virus Zika de retarder leur voyage, ou bien de demander l'avis aux professionnels de santé avant de partir pour connaître les risques suite à une infection par le virus ; dans les territoires touchés par le virus, la surveillance médicale de la grossesse est augmentée.

Remarque : on sait désormais reconnaître la manifestation du virus par imagerie cérébrale, les fœtus infectés présentant une diminution de la substance grise, une augmentation de volume des ventricules cérébraux, des anomalies du corps calleux et du cervelet ainsi que des calcifications intracrâniennes avec un affaissement du crâne.

Pour se protéger d'une piqûre de moustique du genre Aedes, il est nécessaire de porter des vêtements largement couvrants et longs (attention au visage, aux mains et aux jambes) et d'utiliser des substances répulsives cutanées non dangereuses pour la femme enceinte (être attentif aux précautions d'emploi). Il est important d'avoir une moustiquaire. Celle-ci sera aussi de mise pour le berceau des nouveau-nés et des nourrissons.

À noter : la destruction des lieux de reproduction des moustiques est indispensable dans l'habitation, notamment les dessous de pots de fleurs, et tous les autres réceptacles d'eau stagnante.

Enfin, le virus Zika peut être transmis par voie sexuelle. Aussi, il est conseillé aux femmes enceintes (et aux jeunes femmes pouvant le devenir) d'éviter tout rapport non protégé. De plus, l’OMS a renforcé ses recommandations de prévention de la transmission sexuelle du virus. Ainsi, les personnes qui reviennent de zones concernées par l'épidémie doivent se protéger sexuellement pendant 6 mois (contre 8 semaines auparavant), qu’elles présentent des symptômes ou non.

Ces pros peuvent vous aider